jeudi 19 mars 2015

Cupcakes de Sophie Sucrée : c'est-tu taré ?




















Vendredi 28 février. Jo erre. Il cherche une proie sur Le Plateau. Oui, encore Le Plateau. On tentera d'agrandir notre périmètre quand il fera des températures un peu moins quasi-sibériennes-polaires-arctiques. Malgré un odorat ultra développé, c'est plus souvent son téléphone intelligent doté d'un géolocalisateur de douces boulangères qui mène Jo à bon port. Mais, aujourd'hui, catastrophe, il n'a plus de batterie. Perdu, la neige jusqu'aux rotules. Désespéré. Il dégaine son walkie-talkie et tente de me signaler son positionnement.
- Céline !!! Perdu sur Le Plateau-Mont-Royal. No boulangerie à l'horizon. Je répète : NOTHING. RIEN. NADA. QUE TCHI. LOST. HELP !
- Jo. KEEP QUIET. KEEP QUIET. Boulangeries EVERYWHERE. Je répète : Boulangeries EVERYWHERE on Le Plateau.
- LOST. NEIGE. MOURIR. FAIM. MIAM-MIAM.
- RESPIRE. Je répète : RESPIRE PAR LE NEZ. Communiquer ton positionnement. Je répète : Communiquer ton POSITIONNEMENT.
- N 45° 31.573' W 73° 34.215
- Pâtisserie délectable en vue : Sophie Sucrée ! Des cupcakes !
- Cupcakes ? Élégants petits gâteaux avec un goût bien souvent insipide ?
- Oui ! Les trucs super photogéniques ! Direction Sud-Ouest. Gauche. 76 m. Rue Roy. 300 m. Gauche. 76 m. Droite. Numéro 167.
- Bien reçu, je vais braconner les cupcakes.
Jo arrive avec ses rangers, son treillis, son encombrant walkie-talkie et trois cupcakes trop mignons véganes-bio-locaux, dont un libéré de gluten. It is so so Le Plateââââu.

- Jo, ça veut dire quoi cupcake ?
- Un gâteau tasse. C'est un anglicisme. Nous pourrions employer le terme "petits gâteaux", mais je le trouve bien trop nébuleux. Le mot "Gâtelet" est également permis selon l'Office québécois de la langue française, mais bien trop proche de "gâteau laid", et ça ne donne aucune envie à mes papilles gustatives de s'y attarder, déclare t-il avec un air sévère en enlevant ses chaussettes en alpaga.
- Ouin, pis dans la vie, ça se pourrait pas de dire "Hmmm... quel succulent gâteau tasse !"
- Dans les années 50, on les appelait aussi les "fairy cakes" : les "gâteaux de fée", en raison de leur petite taille, m'informe t-il en sortant de son sac ses petits chaussons en phentex.
- C'est exagérément cucul la pralinoche, ça a bien assez une tronche de Disney-cuicui-les-papillons comme ça, on va pas en remettre une couche.
- Certaines ménagères les nommait les "1234 cakes" : 1 tasse de beurre, 2 tasses de sucre, 3 tasses de farine et 4 œufs, continue t-il en enfilant ses pantoufles.
- "Salut, je vais faire 1234 gâteaux !". Ouin, c'est plate pis c'est mélangeant. Bref, bouffons les cupcakes.


Jo ouvre la boîte, les cupcakes sont croquignolets : leur goût sera t-il à la hauteur de leur apparence ? Le premier est sans gluten, aux amandes avec un glaçage au beurre de pomme. Un ingrédient non identifié, mais dont le nom nous donne des airs de Jack Russel Terrier qui n'a rien graillé depuis quatre jours. Finalement, ça n'a pas vraiment goût de pomme, mais surtout de beurre... alors que c'est la pomme qui est l'ingrédient phare du beurre de pomme et non le beurre, car on parle bien de beurre de pomme et non de pomme de beurre. Par ailleurs, le petit goût de cannelle est fameux, alors que l'amande a pris la poudre d'escampette. Le gâteau est granuleux, goûteux, pas trop sucré, c'est bien satisfaisant.
Le second est aux épices et à la cassonnade avec un glaçage dulce de leche.
- Jo, quesséça dulce de leche ?
- Un hispanisme. Un mot français existe pourtant : confiture de lait. Un litre de lait et 500 g de sucre cuits pendant 1h30, fait-il genre oui-moi-madame je connais mes grammages de sucre par cœur.
- C'est clair que "glaçage à la confiture de lait" c'est vachement moins vendeur, alors que "glaçage dulce de leche", ça, c'est so glamourous-érotico-senssuelo (à dire avec un roulage de langue à la Britney Spears) !
Le gâteau est EXTRA SUPER moelleux, le glaçage aux petites épices de Noël a plus de goût que le premier, l'alliance dulce de leche-épices est fabuleux. Maravilloso ! Fabuloso !
- Hmmm... quel succulent gâteau tasse ! lâche Jo en se délectant du glaçage à la petite cuillère.
- Oh oui, n'est-il point exquis cet incroyable gâteau de fée clochette ?
Il me zieute avec un air de garçon qui emmène ses pantoufles en phentex dans son sac quand il va chez les gens, puis m'ignore.
On a encore plein de place dans notre gésier pour caler un autre cupcake. Le troisième est un gâteau au chocolat avec un glaçage au moka. Odeur fantastique. Glaçage encore plus fondant ! Le goût du café est léger. C'est au moins du chocolat à 60 % ! Mais le gâteau est malheureusement moins moelleux que les autres.
- Le vainqueur est définitivement le dulce de leche, affirme Jo à la manière de Britney.
- Si ! Dulce de leche es el major !


Sophie Sucrée
Cupcake sans gluten aux amandes, glaçage au beurre de pomme
Prix : 3,00 $ HT
Les + : gâteau moelleux et glaçage fondant
Les - : pas assez le goût de la pomme et de l'amande
Note du grand jury : 6,5/10

Cupcake aux épices et cassonade, glaçage au dulce de leche
Prix : 2,50 $ HT
Les + : gâteau EXTRA SUPER moelleux !
Les - : y'en a pas
Note du grand jury : 7,5/10 (le gros winner !)

Cupcake au chocolat, glaçage au moka
Prix : 2,50 $ HT
Les + : glaçage super fondant, super le goût moka !
Les - : gâteau moins moelleux que les autres
Note du grand jury : 7/10

jeudi 5 mars 2015

BATTLE : les biscuits du Café Réplika VS les biscuits du Café Névé


Vendredi 20 février. Rue Rachel. Gros battle entre le Café Réplika et le Café Névé. D'un côté du ring, deux biscuits du Café Réplika : caramel/beurre d'arachide et chocolat/beurre de noisettes/Nutella. Des petits nerveux qui ont l'air d'en avoir dans le fond de la culotte avec leurs cacahuètes et leurs noisettes. Et de l'autre côté du ring, l'énorme biscuit du Café Névé aux pépites de chocolat. Un gros tas de muscles prêt à mettre une branlée à ses adversaires. Trois arbitres et demi du tonnerre de Zeus pour cette première battle : Jo, Julie, un demi Séb et moi.

Le cookie caramel et beurre d'arachide du Café Réplika est le premier à rentrer sur le ring. Épais, brillant, alléchant. Les arbitres bavent. Le regard pétillant. La truffe aux aguets. Dix battements par minute. Par la fenêtre, même les passants matent nos biscuits. Les gens abandonnent leur voiture en plein milieu de la route. Ils accourent. Le nez collé à la vitre, ils sont prêts à déguster le combat.
Julie lance la première altercation :
- Ils semblent tendres et mous.
Jo entre dans la lutte :
- Moi, je suis pas vraiment un fan de cacahuètes...
Julie lui met une droite :
- Ah, moi j'suis trop une fille de cacahuète !
Cette fois-ci, le cookie entre en scène. On l'empoigne. Je me prends une sacrée beigne :
- Ouach, c'est vachement salé !
- Ah nan my god je le trouve super ! C'est costaud, c'est à peu près l'équivalent d'un repas ! Riposte Julie
Le biscuit me colle une tarte :
- WOW ! Le deuxième goût dans la bouche est sublimissime ! Ce p'tit goût de cacahuète fondante !
Julie enchaîne les coups :
- Hmmm... Dessus croustillant et dessous moelleux... J'adore !
- C'est très sablé, la texture est top ! ajoute Jo d'un air étonnamment étonné de lui-même de ne pas pester en ouvrant un bouton de sa nouvelle chemise en Tencel. Ce duel lui donne déjà quelques bouffées de chaleur.
La foule est conquise ! La foule applaudit ! Les klaxons résonnent !

Le deuxième cookie entre sur le ring : celui du Café Névé. Un format mammouth et des pépites de chocolat. Chacun se jette sur les biscuits. La foule est de plus en plus excitée.
- J'capote, oh my god, ça goûte le parfum de notre enfance, oui ça goûte le parfum de notre enfance, c'est parfaitement parfait, c'est full chocolaté, c'est tellement fabuleux, quoi de plus merveilleux qu'un biscuit ?
- Ça fond dans la bouche et dans la main ! C'est moelleux ! Jo est en plein extase d'extasion. Il desserre sa ceinture en cuir pleine fleur d'un cran pour s'apprêter à engloutir un troisième biscuit.
- C'est full hot, c'est maladif ! Hmmm... On en mangerait des centaines ! C'est dur à battre. C'est fou. La pâte est molle molle fondante, un peu sucrée, bonne consistance, c'est génial ! Pour moi, c'est 10/10, ça comble tous mes besoins de biscuits ! Regarde les cookies du Réplika comment ils sont gênés ! s'égosille Julie avec un soupçon de narquoiserie.
- Séb, il faut que tu goûtes, c'est complètement fou !!! crie Jo en enlevant ses pantoufles en peau de mouton retournée..
- Grosses pépites, gros morceaux, goût de beurre, fondant. Yummy ! Pour moi aussi, c'est un des meilleurs cookie de l'univers.
- C'est une fucking orgie papillaire ! Bon, je pense qu'on a dit tous les adjectifs. Hein ? Et toi Séb, t'en penses quoi ? insiste Julie.
- C'EST TROP SUCRÉ. J'AIME PAS. Avec un air complètement blasé.
Fou rire général. Dans ce cataclysme et cette avalanche d'adjectifs qualificatifs du bonheur, Séb est désabusé. L'hiver l'a assommé et ce n'est pas un biscuit qui le relèvera du tapis.
La foule est en délire, elle cogne sur la vitre ! Elle hurle !
Droite, gauche, double jan crochet, direct long du bras arrière, coup de poing de revers, semi-crochet, semi-uppercut, double sweeping suivi d'un balayage retourné de type spinning hook-kick ! Tout le monde est à terre.

Dégustation du troisième biscuit. Au premier coup d’œil, il est assez intimidant : chocolat, beurre de noisette et Nutella. Du gros chocolat cochon qui dégouline. La foule est en trans.
Seb, pour sa deuxième réaction, lâche un gros rot.
Julie se prend un balayage de type cuillère :
- Ça dégouline, c'est très différent du Café Névé, c'est plus fin, ça goûte moins les biscuits d'enfance.
- L'autre est meilleur, affirme Jo en reboutonnant sa chemise en Tencel.
Ils exagèrent un brin, je vois quand même un poney qui court sur un arc-en-ciel !
- La pâte est différente, plus sablonneuse, mais aussi croustillante. Oh my god, ça sent le beurre et la noisette, c'est plus fancy. Si y'avait plus de noix, ce serait grandiose, on serait morts pour en parler !
- La pâte est gachée par le Nutella, déclare Jo en remettant ses pantoufles en peau de mouton retournée.
- Ah, BAM ! réplique Séb avec un air psychopathe. Avant de lui foutre une seconde torgnole :
- Dans ta yeule le Nutella !
- C'est plus chic et en même temps plus grossier, car y'a du Nutella. Nan, mais franchement c'est trop facile de mettre du Nutella. Forcément ça fait la job ! Pouf pouf tu mets du Nutella, pis ça fait la job ! rétorque Julie avec coup de coude bien placé.

La foule est à bout de souffle. Elle s'agite. S'enflamme. Cogne de plus en plus fort et finit par briser la vitre. Des centaines de personnes entrent sur le ring et portent à bout de bras le vainqueur ! Enfin... les quelques miettes restantes du vainqueur : le biscuit du Café Névé !!!


Café Névé (151, rue Rachel Est, Montréal)
Cookie aux pépites de chocolat
Prix : 3 $
Les + : Le format, la texture, les pépites, le goût fabuleux !
Les - : rend fou
Note du grand jury : 9,5/10

Café Réplika (252, rue Rachel Est, Montréal)
Cookie caramel et beurre d'arachides
Prix : 3 $ 
Les + : le goût de cacahuète
Les - : trop salé pour certains
Note du grand jury : 8/10
Cookie chocolat, beurre de noisettes et Nutella
Prix : 3 $ 
Les + : la pâte sablée, le goût de noisette et le Nutella
Les - : le Nutella
Note du grand jury : 8,75/10